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IDENTIFICATION LETTRE : 146
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Portefeuille : |
V |
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Lieu : |
Guingamp |
Expéditeur : |
Madame de Renaudin |
Destinataire : |
Mis de Beauharnais |
Date républicaine : |
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Date grégorienne : |
3 novembre 1779 |
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à Monsieur Monsieur le Marquis de Beauharnais Chef d'Escadre des Armées Navales en son hôtel Rue Thévenot vis-à-vis la Rue des Deux Portes à Paris
Nous avons enfin quitté Brest hier, Mon Bon Ami ; le coucher a été Morlaix et nous voici ce soir arrivés à Guingamp sans accident que de beaucoup de fatigue de la part de notre malade. Cependant, à celà près, il me paraît mieux. Nous allons, comme vous voyez, à bien petites journées ; et nous nous trouverions bien heureux de coucher après-demain vendredi à Rennes. C'est là où j'aurai le plaisir de vous écrire plus à mon aise, Mon Cher Bon Ami. Je veux, en attendant, vous demander si vous me croyez impatiente de me rendre auprès de vous. Non, vous aurez beau me juger, vous ne me rendrez pas encore à cet égard toute la justice que je mérite. Ma chère famille, je veux dire la vôtre en y comprenant votre cher fils, est également bien impatiente de vous embrasser ; votre seconde sera votre chère et tendre fille : c'est moi qui vous en assure. Elle a tous les sentiments que vous pouvez désirer qu'elle ait pour votre enfant ; et je vous avoue que j'ai vu avec la plus grande satisfaction qu'elle lui convenait. Il me prie dans ce moment de vous embrasser pour lui et de vous faire trouver bon qu'il ne vous écrive pas aujourd'hui ; mais il est bien occupé. Oui, Mon Bon Ami, fort occupé auprès de votre seconde. Quel jour pour nous que celui où nous nous réunirons tous ! Vous aurez du plaisir sûrement à voir et entendre vos enfants. Quant à moi, je me flatte que vous serez bien aise de revoir votre vieille amie. J'ai reçu vos lettres et celles de vos aimables compagnes. J'en suis actuellement privée et c'est une grande peine pour moi ; mais au moins ma situation s'adoucit à mesure que j'achemine vers Paris. Hélas, celà sera encore bien long ! Le trouvez-vous comme moi ? Avez-vous vu Monsieur de Toustain que j'avais chargé de vous remettre une lettre ? J'ai pensé que vous seriez bien aise de causer avec un compagnon de voyage de mon frère. J'espère que vous m'aurez adressé à Rennes l'argent que je vous ai demandé ; je suis partie dans cette confiance.
Adieu, Mon Bon Ami. Embrassez mes parents de Paris pour moi. Je vous recommande toujours à ces méchantes amies dont je n'éprouve que trop les marques d'amitié. Tout ce qui m'entoure veut qu'il soit question d'eux auprès d'elle et auprès de vous.
Adieu. Si vous avez une meilleure amie, je vous permets de l'aimer plus que moi.
/ S / La Pagerie de Renaudin |
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