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IDENTIFICATION LETTRE : 338
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| Portefeuille : |
Hanoteau, P. 117 & 1 |
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| Lieu : |
Malmaison |
| Expéditeur : |
Impératrice Joséphine |
| Destinataire : |
Prince Eugène |
| Date républicaine : |
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| Date grégorienne : |
24 mars 1814 |
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Ta lettre du 14, mon cher Eugène, m'a fait grand plaisir ; tu sais que mon plus grand bonheur est d'être sûre que tu penses à moi et que je suis aimée de mon cher fils.
J'ai été bien souffrante depuis quinze jours d'un catharre humoral ; je me suis purgée hier, mais je n'en suis pas encore quitte.
Je suis tourmentée de la position où tu es, de celle où nous sommes. Cependant, depuis hier, on parle à Paris d'un courrier anglais venant de Londres, et qui a dit, dans toute la route, qu'il apportait la signature de l'Angleterre pour la paix. Dieu veuille que cette nouvelle soit vraie. La France n'en a jamais eu plus grand besoin. J'en ai bien besoin aussi pour mon coeur, car je ne puis penser sans la plus vive inquiétude au surcroît d'ennemis que tu as maintenant à combattre ; plus de 100 000 hommes contre toi, quand tu n'en as pas la moitié ! Quelle position et combien le roi de Naples est coupable ! Si la paix ne se fait pas il m'apparaît bien difficile de sauver l'Italie.
Ce que je demande au ciel, c'est de conserver les jours de mon Eugène ; qu'il vive, je saurai tout supporter. Tu suffis à mon ambition ; j'aurai toujours assez de gloire avec celle que tu t'es acquise.
Adieu, mon cher Eugène, je t'embrasse et t'aime tendrement.
Joséphine. |
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